Traduire La Chair Installation

Traduire La Chair, d’Emin Yüksel et Ophélie Lamotte //  Installation photographique et planches dessinées, 2017 //

Traduire La Chair est une double exposition, un regard croisé entre la photographie et la bande dessinée, autour du film La Chair de Julien Noël.
Emin Yüksel, photographe d’Istanbul, et Ophélie Lamotte, artiste de bande-dessinée, reprennent à leurs comptes les thématiques du court-métrage, à travers leur propre vision et pratique.
Faisant passer le sens du film d’un média à un autre, ils dévoilent une série de paysages cévenols, empreints de mystères et d’incertitudes.
Cette nouvelle narration cultive la surprise et invite à la redécouverte de ces lieux et espaces, matérialisant l’inconscient du film de Julien Noël.

 

 

 

 

Pour découvrir le travail d’Emin Yuksel : http://emnyu.xyz
Pour poursuivre la réflexion sur le travail d’Ophélie Lamotte :

LA CHASSE / 2017 —Gouache (29,7 x 42 cm)

 » Ces planches interrogent les frontières du règne animal, les ruptures et les continuités qui nous lient au « vivant ».

Si des siècles d’évolution ont conduit l’Humain à s’arracher à son état de nature pour dompter les éléments et garantir la survie de son espèce, cette conquête tend à être regardée comme un attribut spécifique qui distingue l’Humain des autres espèces vivantes, qui rend celle-ci légitime à se regarder comme « à coté de la nature », hier comme aujourd’hui la surplombant pour mieux la façonner selon ses rites et ses besoins.

Ce dogme civilisationnel -toutefois indexé sur un monde en mouvement- est désormais ébranlé par une crise environnementale d’ampleur qui bouleverse

les équilibres naturels et menace de façon invisible une grande partie du monde vivant.

Ces circonstances rappellent avec violence à notre mémoire engourdie, que l’Humain demeure une espèce parmi les espèces, une manifestation parmi les manifestations de la prodigieuse diversité de la nature, le démembrement d’un tout en équilibre fragile.

Dés lors, au regard des évolutions de notre environnement et de nos besoins et puisque, en conséquence, la continuité de la civilisation humaine contemporaine questionne la rationalité de toute entreprise de prédation, comment appréhender le rapport entre vivants qui se noue dans ce qui perdure comme un rite : la chasse ? « 

Ophélie LA MOTTE / Auteur-Illustrateur